C’est beau mais frais dehors aujourd’hui. Vite vite, de la rhubarbe! Cette température me donne envie de cuisiner. Par une journée comme celle-ci, ma mère nous faisait de la confiture et des gâteaux à la rhubarbe. Un délice! Non seulement la rhubarbe est-elle bonne […]
J’ai 44 ans, est-ce que je vous l’ai dit? Je ne suis pas vieille, non, mais je ne suis plus bien jeune non plus. Car « quand j’étais jeune », je disais toujours que jamais, au grand jamais, je ne mettrais de teinture dans mes cheveux […]
Val-Jalbert est un village-fantôme situé au Lac St-Jean, devenu un site historique très prisé avec les années. Mais il n’en fut pas toujours ainsi: au début du 19e siècle, Val-Jalbert était un village industriel en avance sur son temps.
C’est en 1901 que Damase Jalbert fonde la Compagnie de pulpe Ouiatchouan et son moulin de pâtes. Il recrute des investisseurs et récolte 15 000$ pour incorporer la nouvelle compagnie, la Ouiatchouan Pulp and Paper Co, et acheter un terrain sur lequel se trouvent déjà une maison, une usine de farine et de la machinerie. La puissance de la chute d’une hauteur de 72 mètres, 20 de plus que les chutes Niagara, fournira de l’énergie pour faire tourner l’usine qui démarrera ses activités un an et demi plus tard. La forêt dense offrira la matière première. La rivière permettra d’acheminer les billots de bois à l’usine et l’on fera une nouvelle voie ferrée d’un mille de long qui reliera le village de Ouiatchouan (Val-Jalbert) à celui de Chambord.
Dans la pulperie de St-Georges-de-Ouiatchouan, on fabriquait de la pâte de bois mécanique. La demande était grande, provenant surtout des marchés américain et européen.
La pâte de bois mécanique
Les familles débarquent. 50 ouvriers s’affairent à défricher, à aplanir le terrain, à construire l’usine qui fera 66 mètres par 20, un barrage de neuf mètres de haut, un mur de 120 mètres de long, ainsi qu’un petit hôtel et quelques habitations.
La rue Saint-Georges, première rue du village
L’hôtel et magasin général, de nos jours…
La machinerie, de nos jours…
La machinerie de l’usine est imposante.
La flottaison du bois vers l’usine de pâte
Au début, il n’y avait que quatre maisons doubles, mais le village prit de l’expansion.
La plupart des familles habitaient ce type de jumelé.
Les familles les mieux nanties habitaient en haut de la colline dans des habitations unifamiliales.
Le fondateur du village, monsieur Damase Jalbert, décède à St-Jérôme-de-Métabetchouan en 1904. Le village passe alors à des intérêts américains et l’entreprise propriétaire devient la Ouiatchouan Falls Paper Company. Les nouveaux actionnaires souhaitent y produire également du papier mais ils manquent de capitaux et passent près de la faillite en 1907. C’est Joseph-Edouard Alfred Dubuc, propriétaire de la Ouiatchouan Falls Paper, une filiale de la Compagnie de Pulpe de Chicoutimi, qui les en sauvera en se portant acquéreur de la majorité des actions dès 1909.
L’ambitieux homme d’affaires fera agrandir l’usine à trois reprises dans les 10 années suivantes et augmenter la production. Malheureusement, il choisira de rompre son lien avec la compagnie en 1923 alors que le marché de la pulpe est en crise. Il s’ensuivra une fermeture de 17 mois, période nécessaire pour écouler les surplus de production qui s’entassent.
Quatre mois après la reprise des activités, la Quebec Pulp & Paper Mills achète la Compagnie de Pulpe de Chicoutimi. Il s’avère qu’elle n’a pas les reins assez solides financièrement pour supporter à la fois les usines de Chicoutimi et de Val-Jalbert. Elle doit en fermer une et le choix se porte sur celle dont les ouvriers auront moins de difficulté à trouver un nouvel emploi. C’est ainsi que le 13 août 1927 à minuit, l’usine de Val-Jalbert met définitivement un terme à sa production. L’aventure n’aura duré que 26 ans en tout. De plus de 1000 habitants en 1927, Val-Jalbert n’en comptera plus que 39 en 1959. Les pères de famille tentent d’assurer leur subsistance autrement. L’agriculture est l’un des moyens qu’ils envisagent.
Mais ils finiront tous par renoncer. Le plus triste est que ces familles partent en laissant derrière eux leurs maisons avec de nombreuses possessions, un mode de vie confortable et un cimetière où les leurs sont enterrés. C’est sans parler des précieux surprises de la vie sur place.
De nos jours, on trouve de nombreux témoignages de ce mode de vie.
Le bureau de poste restauré qui était tenu par une postière cherchant mari. On l’y imagine encore.
Une chapelle a été inaugurée en 1903, mais il faut attendre 1911 pour qu’un premier curé résident soit nommé dans la paroisse et que des registres soient ouverts. La religion tenait en respect ses fidèles. Le surintendant de l’usine et le curé du village avaient d’ailleurs une fâcheuse tendance à se « tirailler ». Les ruines de la première chapelle se trouvent encore au coin de la rue Saint-Georges et du sentier du Belvedère. Celle-ci fut la proie des flammes. La première église fut érigée en 1911. Les services religieux cessèrent d’être célébrés deux ans après la fermeture de l’usine et le bâtiment, alors vide, fut démoli en 1932. On raconte qu’un certain hiver au milieu des années 20, le presbytère de Val-Jalbert fut déménagé sur les eaux glacées du lac St-Jean vers la nouvelle paroisse de St-Edmond-des-Plaines. Certaines pièces de bois de l’église et son ameublement en entier, y compris les bancs, y furent acheminés dans les années suivantes.
Il suffit de visiter Val-Jalbert pour y sentir l’âme des personnes qui l’ont habité.
La vie sur place était plus aisée que dans les grandes villes.
Les résidents nous invitent à les visiter, comme leur famille aimait venir y séjourner pour goûter aux commodités modernes.
On peut imaginer la maîtresse de maison dans sa cuisine: on avait l’eau courante.
Beaucoup de produits de consommation courante était fabriqués dans ces cuisines, grâce à l’eau et à l’électricité dans les maisons.
Le propriétaire de cette maison, M. Henri Thibault, nous montre sa machine à laver « neuve », « une Panasonic ».
En-dehors du travail, il s’occupe à des tâches utiles. On le voit ici sculpter un crucifix de bois.
On élevait des enfants ici.
Plusieurs chambres avaient vue sur la chute.
On trouve un berceau de bois fait main dans la chambre du couple.
Il y avait toujours un coin pour l’étude et un coin pour la prière dans chaque chambre.
J’aime ces escaliers de bois anciens qui ont été gravis tant de fois dans tant de circonstances.
Ces murs ont sûrement beaucoup de secrets.
Voici l’image qui m’attendrit le plus, celle qui évoque le mieux pour moi cette vie d’autrefois. J’imagine les enfants qui sont nés ici, qui ont vécu ici, qui se sont bercés dans cette petite chaise. Certains n’ont pas eu la chance de survivre puisque la grippe espagnole frappa le village de Val-Jalbert en 1918. Elle y fit 14 morts en 15 jours, en majorité des bébés de moins d’un an et des femmes enceintes. Le petit cimetière est toujours là: il compte 267 sépultures dont 124 bébés de moins d’un an.
Une chaise berçante en bois, probablement cadeau d’un père à sa fille, qui suscite en nous tant d’émotions.
La Congrégation des Soeurs de Notre-Dame-du-Bon-Conseil de Chicoutimi s’établit dans le village de St-Georges-de-Ouiatchouan en 1913, soit deux ans avant qu’il ne s’appelle Val-Jalbert. Le rez-de-chaussée de ce nouveau couvent-école comprendra quatre salles de classe et les religieuses logeront à l’étage.
Le magnifique couvent-école restauré que l’on peut visiter à sa guise. On peut même aller en classe avec quelques jeunes écolières!
On a réuni des enfants de l’époque de Val-Jalbert qui témoigne de leur vie là-bas, émouvante vidéo projetée dans l’une des maisons.
Les noms des habitants sont tous inscrits dans les registres ou sur l’une de ces affiches commémoratives.
Un spectacle immersif hyper-réaliste est projeté sur trois murs de l’usine qui contenait le fameux défibreur, un appareil qui avait pour vertu de pousser les billots de bois afin qu’ils soient tranchés finement puis réduits en pulpe. Des comédiens incarnant de véritables résidents de l’époque nous racontent leur vie: les nombreux accidents de travail, l’incendie de l’église, la grippe espagnole, la vie au moulin, etc. Il y a aussi une vidéo dans une autre salle où l’on raconte les événements sous l’angle du développement hydroélectrique.
La machinerie, de nos jours…
Des comédiens du village historique donnent un spectacle apprécié des visiteurs. Ils relatent la vie à Val-Jalbert avec une touche d’humour. Parfois, les points de vue sont différents selon que l’on est représentant de la foi, ouvrier, jeune fille à marier, enfant ou commère du village!
Les comédiens donnent un spectacle apprécié des visiteurs.
On relate la vie à Val-Jalbert avec une touche d’humour.
Je ne vous le cacherai pas, il a plu pendant une partie de la visite, mais cela en valait la peine. Aucun moyen n’est épargné à Val-Jalbert pour placer le visiteur dans le contexte de l’époque et l’on a l’impression de se sentir réellement habité par l’esprit de ce village et de ces gens. J’ai entendu bien des histoires de fantômes sur Val-Jalbert. Faut-il y prêter foi? J’aime à penser que les âmes de celles et ceux qui ont vécu là y sont retournées après leur mort…
Un trolley bus… nommé Désir?
Il vous transporte dans les rues du village.
Dans un décor enchanteur
Un téléphérique nous amène jusqu’en haut de la chute
Des trottoirs de bois dans le village et aussi, dans les sentiers qui mènent à d’autres chutes, à des canyons, etc.
Sous la pluie, sur un plancher de verre
La vieille usine abrite désormais un restaurant
Le charme des bâtiments anciens et délabrés…
On peut regarder mais aussi toucher les machines
L’odeur des fines herbes, des vieux livres, du savon artisanal… hummm!
J’étais assise sur un quai, guettant d’éventuels canards lorsqu’un bruit d’ailes m’a fait tourner la tête. La plus adorable scène m’est apparue: une cane et ses canetons colverts. Je les ai suivis du regard jusqu’à ce qu’ils disparaissent dans les roseaux. Les voici, rien que […]
En vacances, ce que j’aime faire, c’est me lever le matin et prendre la route sans savoir où je vais. Par cette belle journée de juin, c’est ainsi que j’ai fait la route des battures du Fjord du St-Laurent!
Avant qu’une amie m’en parle, j’ignorais qu’un tel marais existait si près de chez moi. Et Sylvie me dit « Il y a de jolis sentiers et des oiseaux à photographier ». Il n’en fallait pas plus pour que la paysanne et son tendre époux sautent dans la voiture.
Les sentiers sont situés entre la plage et le marais. Rares sont les baigneurs avant les fêtes de la Saint-Jean qui marqueront l’ouverture officielle des plages.
Des milieux aquatiques à protéger
Cette plage nous donne envie de se jeter à l’eau.
Une plage d’eau limpide et d’or blond
Une partie du sentier
Le vent se lève et avec quelle force les vagues frappent le rivage!
Sous un beau ciel bleu…
Un îlot de verdure flottant sur le marais
Soleil sur le Lac St-Jean
Un paysage de toute beauté!
Il faut suivre le chenal pour apprécier toute la diversité de ce milieu humide.
Malheur! La carte de mon appareil photo a causé une erreur qui m’a valu de perdre 1400 photos. J’y suis donc retournée le lendemain pour saisir quelques images des oiseaux qui peuplent les lieux.
Carouge femelle
La revoilà encore!
Canard branchu femelle glissant lentement sur l’eau
Bruant chanteur
Le mâle carouge ramène le repas…
…tandis que la femelle s’occupe du nid
Le bruant des prés en visite chez ses cousins des marais
Comme de coutume, nous sommes à l’affût de quelques curiosités de la Nature. Ainsi, nous tombons sur cet arbre très âgé.
Un arbre géant
Mon mari se tient sur une de ses énormes branches qui s’élancent au-dessus du marais.
On le croirait mort et pourtant, il est bien vivant.
Le lac rejette parfois d’immenses troncs sur le rivage. Les riverains les recueillent et les coupent pour en faire des feux de joie les soirs d’été. Celui-ci est plutôt impressionnant.
On les appelle les « pitounes » 😉 !
Les castors travaillent sans relâche pour faire des huttes et des barrages. Plusieurs arbres de bon diamètre portent la marque de leurs dents.
Si c’est pas une belle maison ça!
Il y a beaucoup de travail dans cette oeuvre!
L’étang est un milieu propice à l’éclosion de la vie. Libellules, demoiselles et autres insectes y sont d’ailleurs nombreux.
La Nature est ingénieuse et elle a d’infinies possibilités. Elle ne reproduit jamais deux fois la même chose. Là où il y a un obstacle, elle finit par passer quand même. En somme, les leçons qu’elle nous donne sont précieuses.
Y a-t-il un nid dans cet arbre si hospitalier?
Pas un arbre ne ressemble à un autre. Certains ont des formes auxquelles on ne s’attend pas.
Ces formes sont-elles la marque de leurs épreuves passées?
Si seulement j’avais pu vous présenter mes clichés du castor, du rat musqué, des colverts, de la couleuvre, du pic maculé, etc! Hélas, ils sont irrécupérables. Ce qui est impérissable par contre, c’est le souvenir que nous avons de cette journée dans un environnement enchanteur, au gré du vent du majestueux lac St-Jean. Une journée parfaite dans les sentiers du marais du Rigolet à Métabetchouan.
Bientôt les touristes prendront d’assaut ces plages de sable fin! L’été n’est même pas commencé.
C’est bien grâce à Lola si j’ai envie chaque jour de battre la campagne à la recherche de trésors. C’est ensemble que nous partons à l’aventure quand mes nuits de travail se terminent. Notre chemin de campagne s’appelle le Sentier des Oiseaux. Quand on écoute, la Nature nous parle. Elle n’est rien aux yeux et aux oreilles des impies, mais elle est sacrée pour Lola et moi. L’équilibre, l’harmonie et la santé sont trois fées qui l’habitent.
La vie foisonne dans les milieux humides. Nous nous attendions à voir des dizaines, sinon des centaines d’oiseaux au Petit Marais de St-Gédéon en fin de semaine. Le site est très recherché par les ornithologues qui viennent parfois de loin pour les observer.
Mais ils étaient bien tapis dans leur environnement, échappant aux rayons intenses du soleil. Nous les entendions voler tout autour de nous sans les voir.
C’était une très belle journée. Il fallait lorgner le ciel bleu pour apercevoir les nids d’oiseaux dans les hauteurs, certains petits, certains très grands. On les imaginait habités par de jolies petites familles.
Il y avait bien cette grive fauve pour nous accueillir mais elle s’est vite éclipsée… C’est le temps des nids.
Ce petit écureuil était bien moins pressé.
Nous n’avons pas regretté notre visite.
Le lendemain, nous sommes allés en forêt jusqu’au coucher du soleil. Même histoire. Des bruits, des chants, rien de visible.
Ces journées nous remémorent notre enfance, quand nous étions dehors de l’aube au crépuscule.
Pas d’oiseaux, un marécage calme, quelques mouches déjà… Lola adore la forêt. Sur la photo, elle se mire dans l’étang.
Le feuillage devient plus dense. Les nids sont cachés. On devine qu’un monde s’est construit là-haut.
Nous n’avons pas besoin de tout voir. Notre imagination nous porte là où nous avons besoin d’aller. Chaque photographie est un trésor en soi. Chaque souvenir l’est aussi.
Il y avait quelque chose dans le vent ce jour-là
Qui a fait frissonner les âmes du sous-bois
Et ton cri s’est figé dans l’air, translucide
Le ciel était gris, menaçant et livide
Née en 1973 au Lac St-Jean, j'ai fait mes études universitaires à Québec. J'ai adoré cette ville, patrimoine mondial de l'Unesco, et ses merveilles. J'ai même pensé y vivre toujours. Et puis j'ai rencontré mon mari et je suis retournée dans ma région natale. J'ai pleuré d'ennui pendant un an avant de réaliser dans quel paradis je vivais. Désormais, je partage avec vous ma joie de vivre en milieu rural.
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